- +41 (0)21 801 50 81
- hc.erpelnoissim@ofni
- IBAN CH44 0900 0000 1000 4835 5
Dans l’effervescence de la métropole indienne de Kolkata, Dawood retrouve ce qu’il pensait perdu à jamais : la santé, la dignité et la joie de vivre. La lèpre avait failli lui ôter l’usage de ses mains – et toute son existence. Mais notre hôpital spécialisé lui a redonné les deux. Découvrez son histoire bouleversante.
Au plafond, les pales des ventilateurs cliquettent, tentant d’adoucir la chaleur écrasante. Dawood est assis sur son matelas mince, posé sur un lit en fer. Par les fenêtres à vitrage bleu, partiellement ouvertes, montent les bruits de l’artère principale de cette mégalopole bourdonnante, où les tuk-tuks déferlent en meute. Dans cette chambre qu’il partage avec jusqu’à cinq autres hommes, il nous raconte son histoire.
Dawood est tailleur de cœur depuis l’enfance. Plus qu’un métier, c’était pour lui une passion, un moyen de façonner des rêves et de construire un avenir. Ses mains étaient son outil de subsistance – et le symbole de son espoir.
« Je créais des modèles pour des t-shirts et des vêtements pour femmes. J’étais fier quand je voyais des gens dans la rue porter mes créations », nous confie-t-il lors de notre visite à l’hôpital de la lèpre de Kolkata.
Mais en janvier 2023, le choc : ses mains deviennent douloureuses, engourdies, puis ses doigts se déforment. Les médecins ne trouvent pas de diagnostic – une longue errance commence. Il parcourt 1500 kilomètres jusqu’à Delhi, sans trouver de traitement adapté. La peur de ne plus pouvoir nourrir sa famille devient écrasante.
Puis, l’espoir renaît : « J’ai découvert sur Internet l’hôpital de la mission contre la lèpre. » Après un nouveau trajet de 450 kilomètres, le diagnostic tombe enfin : lèpre. Il reçoit alors le bon traitement. Des médicaments et de la physiothérapie l’aident à stabiliser ses mains et ses pieds.
Il souffrait de graves déformations aux yeux, aux mains et aux pieds, accompagnées de douleurs intenses.
Depuis notre première rencontre, son état s’est nettement amélioré. Il a récemment subi une opération reconstructive de la main gauche – avec un résultat aussi bien fonctionnel qu’esthétique.
Une réaction lépreuse a nécessité un traitement aux corticoïdes pendant trois mois. Il a désormais terminé sa polychimiothérapie (PCT).
Depuis, ses progrès sont impressionnants. Lors de notre visite initiale, il souffrait d’une faiblesse bilatérale des releveurs de pied et de la musculature oculaire. Aujourd’hui, ses pieds et ses yeux ont presque retrouvé toute leur force. Il se dit heureux et serein.
Après l’opération de sa main gauche, Dawood a repris son métier de tailleur. Sa femme l’aide également dans son travail. Une vraie bénédiction pour lui, car il peut de nouveau subvenir aux besoins de sa famille. Son fils a maintenant un peu plus de trois ans.
Il affirme que l’hôpital de la lèpre a profondément transformé sa vie, et qu’il regarde désormais l’avenir avec motivation et espoir. En tant que musulman, il s’est senti pleinement accepté dans ce milieu chrétien.
Originaire d’une région musulmane, il témoigne de l’accueil chaleureux qu’il a reçu à l’hôpital chrétien – un contraste frappant avec d’autres établissements où il dit qu’on ne l’aurait même pas touché. « Ici, il n’y a pas de stigmatisation. »
Il entend souvent parler, lors des prières matinales, de Jésus qui, lui aussi, touchait les personnes atteintes de la lèpre.
